Pendant la dynastie Achéménide (550-330 av. JC), les Iraniens appelaient leurs territoires Parsa du nom du royaume de Cyrus le Grand, qui appartenait à la tribu perse, et qu'on retrouve encore aujourd'hui sous la forme de Fars ou Pars, correspondant au nom de cette province d'Iran. La totalité de l'État était cependant encore appellée Aryanam.
À l'époque Parthe (248 av. JC - 224 ap. JC), Aryanam a été modifié en Aryan pour évoluer vers Iranshar et Iran à l'époque Sassanide.
Les grecs utilisaient les termes Aryana et Persis pour désigner la région qui est aujourd'hui connue comme le plateau iranien. Le terme est passé au latin pour devenir Persia, puis en français Perse, terme qui est encore très utilisé dans les pays occidentaux et qui provoque une confusion avec la province du Fars.
Au XXème siècle, une dispute entre intellectuels éclate pour savoir quel devrait être le nom correct du pays. Le 21 mars 1935, jour de Noruz, Reza Shah Pahlavi publie un décret demandant à toutes les relations étrangères du pays de le désigner sous le nom de Iran dans leur correspondance officielle.
En 1979, la révolution iranienne aboutit à la création de la République Islamique d'Iran, mais les termes Perse et Iran sont toujours largement utilisés.
L'emblème d'Iran n'a pas de référence historique, il résulte de la révolution islamique dans le but de remplacer le lion avec l'épée, symbole de la monarchie perse. L'emblème actuel signifie "Allah est le plus grand" (arabe : الله اکبر - Allah o'akbar) ou "Il y n'a pas un autre dieu excepté Allah" (arabe : لا اله الا الله - la'ilaha el'allah).
L'emblème épouse la forme d'une tulipe, symbole des martyrs. Hamid Nadimi en a fait l'emblème et l'Ayatollah Khomeyni l'a sanctionné comme emblème d'Iran le 9 mai 1980.
Le symbole est présent sur le drapeau de l'Iran ; il y est de couleur rouge.
L'Iran est situé en Asie, au bord du Golfe d'Oman, du Golfe Persique et de la Mer Caspienne, entre l'Irak et le Pakistan. L'Iran est le 16ème pays du monde de par sa superficie. Sa taille est équivalente à celles de la France, de l'Espagne, de l'Allemagne et du Royaume-Uni réunies (ou si l'on préfère, à 3 fois celle de la France) : 1 648 000 km².
Situé dans le Sud ouest de l'Asie, l'Iran a des frontières communes au nord avec l'Arménie, l’Azerbaïdjan et le Turkménistan. Ces frontières s'étendent sur plus de 2000 km, dont 650 le long de la cote sud de la Mer Caspienne. Les frontières ouest sont partagées avec la Turquie au nord et l'Irak au sud, finissant au Shatt el arab (que les persans appellent Arvand Rud). Le Golfe Persique et le Golfe d'Oman forment l'intégralité de sa frontière sud de 1770 km. À l'est se trouvent l'Afghanistan au nord et le Pakistan au sud. La distance en diagonale entre l'Azerbaïdjan au nord-ouest et le Sistan et Baloutchistan au sud-est est approximativement de 2333 km.
Le paysage iranien est dominé par plusieurs chaînes de montagnes qui séparent divers bassins et plateaux les uns des autres. La partie occidentale, la plus peuplée, est la plus montagneuse avec des chaînes telles celles du Zagros et de l'Elbourz ; c'est dans cette dernière que se trouve le sommet le plus élevé d'Iran, le Damāvand qui culmine à 5 607 mètres. Le plateau iranien est la zone située entre les chaînes de montagnes situées à l'est et à l'ouest du pays. La moitié orientale consiste essentiellement en une série de bassins désertiques inhabités (comme le Dasht-e Kavir) parsemés de rares lacs salés.
L'Iran est dans une zone du globe sismiquement très peu stable et est régulièrement touchée par des tremblements de terre. Le 26 décembre 2003, un important tremblement de terre a frappé la région de Bam, dans le Sud du pays, détruisant les vestiges de l'Arg-é Bam (l'ancienne citadelle antique) et causant la mort de plus de 40 000 personnes (plus de 50 000 blessés).
La démographie iranienne a été complètement bouleversée au cours de XXème siècle. Elle est estimée à 70 millions en 2006 alors qu'elle n'était que de 10 millions au début du siècle. Le taux de natalité a fortement chuté en Iran au cours de la dernière décennie. Il est passé de 5 enfants par femme à la fin des années 1970 à 1,82 aujourd'hui. Il apparaît que l'Iran a récemment commencé à un peu mieux contrôler son très fort taux de croissance démographique et de nombreuses études montrent que le taux de croissance démographique de l'Iran devrait baisser jusqu'à ce qu'il atteigne le niveau de remplacement et se stabilise vers 2050 (100 millions). La densité de la population est de 40 personnes par km². Le taux d'urbanisation a aussi été bouleversé. On comptait près de 10% de la population urbanisée au début de XXème siècle. Ce taux est aujourd'hui de 69%. Le taux d'alphabétisation en Iran est de 80%. L'Iran accueille une des plus grandes populations de réfugiés au monde, avec plus d'un million de réfugiés, la plupart d'Afghanistan et d'Irak. La politique officielle du gouvernement vise à rapatrier ces réfugiés. La diaspora iranienne est estimée à plus de 3 millions de personnes qui ont émigré en Amérique du nord, en Europe de l'ouest et en Amérique du sud, la plupart après la révolution.
L'Iran est une mosaïque de plus de 80 ethnies différentes. La majorité des Iraniens parlent une langue du groupe indo-iranien et comprennent le persan. Les deux origines principales sont indo-européennes ou turques (Azéris). Les principaux groupes ethniques sont les suivants : Persans (51%), Azéris (24%), Gilakis/Mazandaranis (8%), Kurdes (7%), Arabes (3%), Baloutches (2%), Lors (2%), Turkmènes (2%), Qashqai, Arméniens, Juifs iraniens, Assyriens, Géorgiens, Circassiens, Tats et autres.
La plupart des Iraniens sont chiites duodécimain. L'islam chiite est la religion officielle d'Iran à laquelle 90% de la population appartient. L'Iran fait partie avec l'Irak, des seuls pays au Moyen Orient à avoir plus de 80% de non-sunnite dans sa population. Moins de 10% sont sunnites (la branche très majoritaire dans le reste du monde musulman), juifs, baha'is, chrétiens, zoroastriens et sabéens (ou mandéens). Mis à part les bahaïs et les mandéens, ces religions ont leurs représentants au Parlement. Trois religions autres que l'islam "révélé" sont considérées comme officiellement reconnues par la constitution : les chrétiens, les juifs et les zoroastriens. Une minorité Baha'ie existe aussi en Iran ; née au XIXème siècle, c'est une religion indépendante toujours persécutée dans ce pays. Des persécutions plus récentes contre les Baháí’s ont conduit le Rapporteur spécial de la Commission des Nations unies sur les Droits de l'Homme à déclarer le 20 mars 2006 que "ces derniers développements montrent que la situation des minorités religieuses est, dans les faits, en train de se détériorer".
L’Iran possède l'une des civilisations continues les plus anciennes du monde. L’histoire de l’Iran couvre des milliers d’années, depuis les civilisations antiques du plateau iranien, la civilisation des Mannéens en Azerbaïdjan, de Shahr-i Sokhteh (Ville brûlée) dans le Sistan, et l’ancienne civilisation de Jiroft, suivie du royaume d’Élam, de l’empire Achéménide, des Parthes, des Sassanides jusqu’à l'actuelle République islamique d’Iran.
L'Iran possède des vestiges d'occupation humaine et des vestiges culturels appartenant à l'âge de pierre. Des instruments de pierre appartenant au Paléolithique inférieur ont été retrouvés dans le Balouchistan iranien. C'est dans cette région d'Iran qu'ont été mis à jour une grande quantité de matériel de pierre qui est parmi les plus anciens découverts en Iran, ayant un âge estimé à 800 000 ans.
L'âge du cuivre, caractérisé par l'apparition d'éléments de cuivre et de céramiques peintes en Susiane (Sud-ouest de l'Iran, sur le territoire de l'actuel Khuzestan) et à Sialk (centre de l'Iran), s'étend en Iran tout au long du 4ème millénaire avant notre ère. Les archéologues commencent à peine à connaître les origines des civilisations installées sur cette terre comme la civilisation de Jiroft datant d'il y a 5000 ans et qui bâtit des villes bien avant les civilisations égyptiennes et grecques.
Au début du IIIème millénaire av. J.-C. apparaît à Suse une forme d'écriture, probablement dérivée du système sumérien, afin de représenter la langue élamite, et l'Empire Élamite (précédé par la civilisation proto-élamite) surgit en tant que nouveau pouvoir régional dans le sud-ouest de l'Iran, concurrençant les empires voisins de Babylonie et d'Assyrie. C'est au cours du second millénaire avant notre ère qu'arrivent sur le plateau iranien divers peuples iraniens, provenant d'Asie centrale et parlant une variété de dialectes du vieux-persan, une des langues iraniennes appartenant à la famille des langues indo-européennes, apparentées à l'avestique et au sanscrit védique. Au milieu du VIIème siècle av. J.-C., des groupes de tribus iraniennes identifiées comme les Mèdes, établis au nord et au nord-ouest de l'Iran, se libèrent du joug assyrien et établissent leur pouvoir sur la région. À la fin de ce même siècle, les mèdes et les babyloniens se libèrent définitivement du pouvoir assyrien en prenant Ninive en 612 avant J.C. C'est à la même période qu'apparaissent les premières sources qui mentionnant Cyrus Ier (ou Kuraš, persan : کوروش), roi d'Anshan, petit-fils d'Achéménès, fondateur du premier Empire Perse, celui des Achéménides.
Les Achéménides étaient des despotes éclairés qui purent construire un empire de cette taille en laissant une certaine autonomie aux satrapies toutes reliées entre elles par un immense réseau routier. Les historiens attribuent la première déclaration des droits de l'homme à Cyrus II (ou Cyrus le Grand, persan : کوروش), qui l'inscrivit sur le cylindre de Cyrus. Cet empire était en guerre contre les Grecs, et c'est à partir du règne de Xerxès Ier que commença son déclin.
L'empire achéménide fut ensuite conquis par Alexandre le Grand (ou Alexandre III de Macédoine, grec ancien : Ἀλέξανδρος Γ' ὁ Μακεδών, Aléxandros III o Makedốn, Ἀλέξανδρος signifiant protecteur de l'homme) en 330 av. J.-C. et la prise de Persépolis, capitale des Achéménides, qui laissa la place aux Séleucides, dynastie dont les souverains descendaient des généraux grecs d'Alexandre et qui s'effondre totalement en 60 av. J.-C.
L'empire Parthe (aussi appelé Arsacide) est fondée par deux frères, Arsace et Tiridate, qui se rendent indépendants du joug séleucide dans des zones reculées de l'Iran septentrional vers 250 av. J.-C. C'est seulement à partir de la seconde moitié du IIème siècle av. J.-C. que les Parthes, descendants des Scythes, profitent de la faiblesse croissante des Séleucides pour contrôler progressivement tous les territoires à l'est de la Syrie. La fin de cet empire semble avoir pris fin en 224, quand cet empire organisé de manière peu autoritaire voit son roi Artaban IV défait par un de ses vassaux, les perses de la dynastie naissante des Sassanides.
L'empire sassanide est le second empire persan et le nom de la quatrième dynastie iranienne (226-651). Les Sassanides furent les premiers à appeler leur empire Eranshahr ou Iranshahr (en persan : ايرانشهر), signifiant Terre des Aryens. L'époque sassanide, englobant toute l'Antiquité tardive, est considérée comme une des périodes les plus importantes et les plus marquantes des différentes périodes de l'Iran. Dans de nombreux domaines, la période sassanide a connu les plus grands accomplissements de la civilisation perse, et a considérablement influencé la civilisation romaine pendant cette période. Leur influence culturelle s'est étendue bien au-delà des frontières de l'empire, atteignant l'Europe occidentale, l'Afrique, la Chine et l'Inde. Cette influence continua pendant la période islamique.
Après avoir défait l'armée byzantine à Damas en 635, Abû Bakr (Abou Bakr, Abû Bakr ou Aboubéker, arabe : ابو بكر) commence la conquête de l'Iran. En 637, les forces arabes occupent la capitale sassanide de Ctésiphon (qu'ils renommèrent Madain) et en 641-642, ils battent l'armée sassanide durant la bataille de Nahavand, laissant alors la voie libre à la conquête de tout l'Iran. La conversion à l'islam, qui offrait certains avantages fut assez rapide parmi les populations urbaines, mais plus lente parmi la paysannerie et les propriétaires terriens (dikhans). La majorité des Iraniens ne devint musulmane qu'au IXème siècle. Bien que les conquérants, particulièrement les Omeyyades (la dynastie qui succéda à Mahomet et aux quatre premiers califes entre 661 et 750), aient eu tendance à accorder la primauté aux arabes parmi les musulmans, les Iraniens s'intégrèrent progressivement à la nouvelle communauté.
Au VIIIème siècle, le Khorassan, l'une des grandes provinces iraniennes au Nord Ouest du pays (qui comportait à l'époque le Tadjikistan, l'Afghanistan et le Turkménistan actuels) sous domination de l'Empire Omeyyades, se rallie à la doctrine dissidente du chiisme pour s'émanciper de la domination arabe. Il devient ainsi un foyer d'opposition au pouvoir, et déclenche avec l'Irak en 748, une révolte qui va renverser la dynastie Omeyyades. Les dynasties régnantes suivant les Abbassides descendent de tribus guerrières nomades turcophones qui se sont déplacés depuis l'Asie centrale vers la Transoxiane depuis plus d'un millénaire. Au fur et à mesure que le pouvoir des califes diminue, toute une série de dynasties indépendantes et locales ont fait leur apparition dans diverses parties de l'Iran, dont certaines avaient une influence et un pouvoir considérable. On peut citer parmi celles-ci les Tahirides du Khorasan (820 - 872), les Saffarides au Sistan (867 - 903) et les Samanides (875 - 1005), originaires de Boukhara. Les émirs samanides mettront à profit leur force économique et militaire pour faire de leur cour de Boukhara et de leurs capitales régionales (Samarkand, Balkh, Merv, Nichapour) des foyers de vie intellectuelle, rivaux de Bagdad. Outre la culture arabe classique, ils favoriseront l'éclosion de la littérature en langue persane moderne (par opposition au vieux-persan des achéménides et au moyen-persan des Sassanides) et, bien que sunnites, accorderont leur protection à des penseurs dont les idées ne relevaient pas toujours de l'orthodoxie.
En 962, un gouverneur d'origine turque des Samanides, Alptegîn (persan : الپتگین), conquiert Ghazna (actuellement en Afghanistan) et établit une dynastie, les Ghaznévides qui régnèrent sur le Khorasan, Ghazna et le Panjâb. C'est sous le patronage de Mahmûd de Ghaznî, 3ème des Ghaznévides, que Ferdowsi transcrira par écrit et en persan les histoires orales de la mythologie perse (Shâh Nâmâ, signifiant Le livre des Rois). Plusieurs villes samanides sont par la suite perdues au profit d'un nouveau groupe turc arrivant dans la région, les seldjoukides, qui sont un clan de turcs Oghouzes qui vivaient auparavant au nord de l'Oxus (l'actuel Amou Darya). Leur chef, Toghrul-Beg a d'abord dirigé ses guerriers contre les Ghaznévides du Khorasan. Sous le règne (1072 - 1092) de l'un de ses successeurs, Malik Shah (Persan : مالك شاه, Turc : Melikşah), l'Iran connaît une renaissance culturelle et scientifique, largement attribuée à son brillant vizir iranien, Nizam al-Mulk. Ces dirigeants ont créé l'observatoire d'Esfahan où Omar Khayyam a fait la plupart de ces expériences pour créer un nouveau calendrier, introduisant une année bissextile et mesurant la longueur de l’année comme étant de 365,24219858156 jours. Les seldjoukides auront aussi une production artistique très riche à cette époque, connu sous le nom d'Art des Saljukides d'Iran. Après la mort de Malik Shah en 1092, l'Iran est encore dirigée par des petites dynasties locales.
Pendant ce temps, Gengis Khan (mongol : Чингис Хаан) rassemble des tribus mongoles. En 1219, il tourne ses forces de 700 000 hommes vers l'ouest et dévaste rapidement Boukhara, Samarcande, Balkh, Merv et Nichapur. Avant sa mort en 1227, il a atteint l'Azerbïdjan occidental, pillant et brûlant les villes sur la route. L'invasion mongole de l'Iran est désastreuse pour les Iraniens. La destruction de nombreux qanats (systèmes d'irrigation traditionnels) détruit un réseau d'habitat relativement continu, créant de nombreuses villes-oasis isolées sur un terre où elles étaient peu nombreuses auparavant. De nombreux habitants, en particulier les hommes, sont tués, et entre 1220 et 1258, la population de l'Iran diminue de manière brutale. Après la mort d'un des derniers souverains mongols, Abu Saïd, en 1335, l'Iran tombe encore sous le pouvoir de plusieurs petites dynasties locales et indépendantes : les Muzaffarides, les Jalayirides ou d'autres.
Le conquérant suivant à prendre le titre d'empereur fut Tamerlan (persan : تیمور لنگ ou Timur Lang / Timur le boiteux, persan : تيمور گوركانى), d'origine turque ou mongole selon les sources. Il conquit d'abord la Transoxiane, fait de Samarcande sa capitale en 1369 et devient finalement empereur de tout l'Iran en 1381. Les Timurides, minés pas des luttes intérieures, verront leur empire se désintégrer en 1507, quand les Ouzbeks de la dynastie Chaybanides prennent Samarcande. Au même moment, les Safavides, originaires d'Ardabil, (dans l'Azerbaïdjan iranien) vont prendre le pouvoir dans l'ouest de l'Iran et reconquérir une bonne partie du territoire iranien tel qu'il était au temps des Sassanides. Les Safavides sont membres d'un ordre religieux soufi militant, les Qizilbash. Ils prennent Tabriz en 1501 et en font leur capitale.
C'est sous l'impulsion d'Ismail Ier (en persan اسماعیل), premier souverain safavide, qu'est décidée la conversion de l'Iran au chiisme. Cette conversion résulte d'une volonté de s'affirmer face à la domination des Ottomans sunnites et de créer une identité iranienne spécifique.
L'apogée des Safavides est atteinte sous Shah Abbas Ier le Grand, 1587-1629, (en persan شاه عباس بزرگ) : il réussit à se défaire des menaces extérieures en signant des traités, équilibre le pouvoir des troupes armées qizilbash en créant un corps d'arméniens et de géorgiens qui lui sont loyaux, étend le territoire administré par son État et centralise encore plus l'administration. Il a aussi soutenu les institutions religieuses en construisant des mosquées et des écoles religieuses (madresehs) ; on constate cependant, sous son règne, une séparation graduelle des institutions religieuses et de l'État, dans un mouvement vers une hiérarchie religieuse indépendante. Son règne est aussi un âge d'or pour le commerce et les arts. Il accueille les commerçants étrangers (britanniques, hollandais, français et autres) après avoir chassé les Portugais qui occupaient le détroit d'Ormuz. Le déclin des Safavides commence véritablement après la mort de Shah Abbas. C'est ce déclin qui permettra à des tribus afghanes de gagner une série de victoires sur la frontière occidentale en 1722, les menant rapidement jusqu'à la capitale et mettant un terme à la dynastie des Safavides. La suprématie afghane est assez brève.
Tahmasp Quli, un chef de tribu Afshar, se met à la tête d'une armée au nom des descendants des Safavides qui chasse les Afghans du territoire iranien, puis, en 1736, prend le pouvoir sous le nom de Nâdir Shâh (en persan : نادر شاه), de son vrai nom Nadir Khan Qirqlu Afshar. Il reconquit tout le territoire iranien depuis la Géorgie et l'Arménie jusqu'à l'Afghanistan et organise des campagnes militaires qui le mèneront jusqu'à Delhi en 1739, qu'il met à sac et dont il ramène des trésors fabuleux (comme le Trône du Paon). Il est assassiné en 1747 par des chefs de sa propre tribu Afshar, qui donnera son nom à la dynastie des Afsharides qui lui succéda. Le pays est ensuite la proie de luttes entre tribus qui cherchent à prendre le pouvoir: les Afshar, les Afghans, les Qajars et les Zands.
Muhammad Karim Khan Zand (persan : کریم خان زند) prend le pouvoir en 1750. Il réussit à réunifier presque tout le pays, sauf le Khorasan, qui reste plus indépendant du pouvoir central. Karim Khan Zand refusera de prendre le titre de Shah et préfèrera se nommer Vakil ar-Ra'aayaa (Le Régent des paysans). Il est resté connu en Iran pour un règne modéré et bénéfique pour le pays. À sa mort en 1779, une autre lutte pour le pouvoir a lieu qui plonge encore le pays dans l'anarchie.
C'est finalement Agha Mohammad Shah Qajar (persan : آقا محمد خان) qui prend le pouvoir en battant le dernier Shah de la dynastie Zand Lotf Ali Khan à Kerman en 1794 et se rend ainsi maître du pays, établissant la dynastie des Qajars en 1795 qui va durer jusqu'en 1925. Sous les règnes de Fath Ali Shah (1797-1834), Mohammad Shah (1835-1848) et Nasseredin Shah (1848-1896), le pays retrouve l'ordre, la stabilité et l'unité. Sous les Qajars, les marchands (bazaris) et les chefs religieux (Oulémas) deviennent des membres importants de la société iranienne.
À partir du début du XIXème siècle, les Qajars et l'Iran tout entier ont commencé à subir des pressions de la part de deux grandes puissances mondiales : la Russie et la Grande-Bretagne. Les deux grandes puissances ont par la suite dominé le commerce de l'Iran et interféré dans les affaires internes du pays. L'autorité centrale était plutôt faible, la classe dirigeante relativement corrompue, le peuple exploité par ses dirigeants : aidées de leur supériorité militaire et technologique, les puissances coloniales ont su tirer parti de cette situation.
Les premières tentatives iraniennes de modernisation du pays ont commencé sous le règne de Nasseredin Shah (Nasser-al-Din Shah Qajar, persan ناصرالدین شاه, également transcrit Nassereddin Shah ou Nassiruddin Shah), grâce à son premier ministre Amir Kabir (persan مير كبير, aussi connu sous le nom de Mirza Taghi Khan Amir-Nezam, persan میرزا تقیخان امیرنظام), qui a réformé le système fiscal, renforcé le contrôle centrale sur l'administration, encouragé le commerce et l'industrie et réduit l'influence du clergé chiite et des puissances étrangères. C'est lui qui fonde Dar-ol Fonoun, premier établissement d'enseignement supérieur en Iran en 1851. Les souverains Qajars suivant vont accroitre la colère populaire et la demande de réforme, menant ainsi à la révolution constitutionnelle de 1906.
La première guerre mondiale sera une période voyant grandir l'influence des britanniques qui sont de plus en plus intéressés par le pays après la découverte de pétrole dans le Khuzestan en 1908. Ils essaient d'imposer l'accord anglo-persan en 1919 qui sera refusé par le parlement.
Peu de temps après, l'officier de la brigade des cosaques Reza Khan prend le pouvoir par un coup d'état à Téhéran et deviendra quatre ans plus tard Reza Shah Pahlavi (persan : رضاشاه پهلوی), faisant alors entrer l'Iran dans une nouvelle phase de son histoire. Reza Shah a des plans ambitieux pour moderniser l'Iran. Ces plans incluent le développement d'industries lourdes, de projets d'infrastructures majeurs, la construction d'un chemin de fer national, le Trans-iranien, la création d'un système d'éducation public national, la réforme de la justice (jusque là contrôlée par le clergé chiite, il fait aussi créer le code civil iranien) et l'amélioration de l'hygiène et du système de santé. Il avait pour cela besoin d'un gouvernement centralisé et fort, ainsi que de plus d'indépendance par rapport à la Grande-Bretagne et à la Russie, ce qu'il obtiendra en annulant les droits spéciaux accordés aux étrangers pendant l'époque Qajar. Le 21 mars 1935, il demande officiellement à la communauté internationale de ne plus employer le terme Perse et d'utiliser dorénavant le nom Iran pour désigner son pays (qui est le nom en langue locale depuis toujours). Il ordonne la même année l'interdiction du port du voile pour les femmes et l'obligation de porter un habit "à l'occidentale" pour les hommes.
Les rapprochements de Reza Shah avec l'Allemagne qui contribuait beaucoup à l'industrie du pays (premier partenaire commercial de l'Iran en 1939) inquiètent les Britanniques. Quand la guerre éclate, les Britanniques demandent à Reza Shah d'expulser les citoyens allemands du pays, ce qu'il refuse. Reza Shah est ensuite forcé d'abdiquer en faveur de son fils Mohammad Reza Pahlavi et il est envoyé en exil par les britanniques d'abord à l'île Maurice puis à Johannesburg où il mourra en 1944.
L'occupation de l'Iran a été d'une importance vitale pour les alliés et a permis de rapprocher l'Iran des puissances occidentales. En septembre 1943, l'Iran déclare la guerre à l'Allemagne, ce qui lui permet de devenir membre des Nations-Unies. En novembre de la même année se tient la conférence de Téhéran pendant laquelle Churchill, Roosevelt et Staline réaffirment leur engagement à propos de l'indépendance de l'Iran. En décembre 1945, le Parti démocratique d'Azerbaïdjan, lié au Tudeh et mené par Jafar Pishevari annonce la création d'une république autonome portant le nom de Gouvernement du peuple d'Azerbaïdjan et soutenue par l'URSS. Au même moment, le mouvement autonomiste Kurde crée la République de Mahabad au Kurdistan iranien. Ces deux républiques autonomes bénéficient du soutien de l'URSS, et les troupes soviétiques occupent des parties du Khorasan, du Gorgan, du Mazandaran et du Gilan. En décembre 1946, en vue des élections législatives de la Majles, Ghavam os-Saltaneh (premier ministre) envoie l'armée iranienne en Azerbaïdjan et au Kurdistan et les gouvernements républicains, qui ne sont plus soutenus par l'URSS, s'effondrent.
En 1953, Mohammad Mossadegh (persan : محمد مصدق), qui entreprend la nationalisation du pétrole, est éloigné du pouvoir à la suite d’un complot orchestré par les services secrets britanniques et américains (opération Ajax, Madeleine Albright, secrétaire d'état américain, reconnaitra, sous l'administration Clinton, l'implication des États-Unis dans cette opération).
Après la chute de Mossadegh, Mohammad Reza Chah Pahlavi (persan : محمد رضا شاه پهلوی) met progressivement en place un régime autocratique et dictatorial fondé sur l'appui américain. En 1955, l'Iran appartient au Pacte de Bagdad et se trouve alors dans le camp américain pendant la guerre froide. Mohammad Reza Shah modernise l’industrie iranienne et grâce aux revenus très importants du pétrole, l'Iran entre dans une période de prospérité fulgurante et modernisation accélérée mais la société, bouleversée dans ses racines, souffre du manque de moyens d'expression.
Après des mois de protestations populaires et de manifestations contre le régime du Shah, Mohammad Reza Pahlavi fuit le 16 janvier 1979. Le 1er février 1979, Rouhollah Khomeini qui deviendra Ayatollah Seyyed Rouhollah Mousavi Khomeini (en persan : آیت الله روح الله موسوي خمینی aussi transcrit Khomeiny ou Khomeyni), revient en Iran après un exil de 15 ans en Turquie, en Irak puis enfin en France. Il renverse le gouvernement du Shah le 11 février.
Il existait une grande jubilation en Iran autour de la destitution du Shah, mais il existait aussi beaucoup de désaccords sur le futur de l'Iran. Alors que Khomeiny était la figure politique la plus populaire, il existait des douzaines de groupes révolutionnaires, chacun ayant sa propre vue concernant le futur de l'Iran. Il y avait des factions libérales, marxistes, anarchistes et laïques, ainsi qu'un large panorama de groupes religieux cherchant à modeler le futur de l'Iran.
Ce sont les théologiens qui sont les premiers à rétablir l'ordre dans le pays, avec l'aide des comités locaux. Connus sous le nom de Gardiens de la Révolution à partir de mai 1979, ces groupes ont vite pris le pouvoir dans les gouvernements locaux dans tout l'Iran, et récupérèrent ainsi la plupart des pouvoirs. Finalement, un référendum est organisé fin 1979 qui met en place la république islamique telle que Khomeini la conçoit, dirigée par un guide suprême.
Supportés par les Mujaheddin-e-Khalq, des étudiants iraniens militants prennent d'assaut l'ambassade des États-Unis à Téhéran le 4 novembre 1979 et l'occupent jusqu'au 20 janvier 1981. L'administration Carter gèle les relations diplomatiques avec l'Iran, impose des sanctions économiques le 7 avril 1980.
Le 22 septembre 1980, l'Irak envahit l'Iran. La politique officielle des États-Unis cherche à isoler l'Iran. Les États-Unis et leurs alliés fournissent des armes et de la technologie à Saddam Hussein. Cyniquement, des membres de l'administration Reagan vendent secrètement des armes et des pièces détachées à l'Iran dans ce qui est connu sous le nom de affaire Iran-Contra ou Irangate.
L'Iran accepte finalement de respecter le cessez-le-feu exigé par la résolution 598 du conseil de sécurité de l'ONU (20 juillet 1987).
Après la mort de Khomeini le 3 juin 1989, l'Assemblée des experts, un corps élu de religieux expérimentés, choisit le président sortant, l'ayatollah Ali Khamenei (persan : آيتالله سيد على خامنه) comme Guide Suprême. Pendant la Guerre du Golfe en 1991, le pays reste neutre, limitant son action à la condamnation des États-Unis et permettant à l'aviation irakienne de se poser en Irak et aux réfugiés irakiens de pénétrer son territoire.
Le président Hachemi Rafsandjani (persan : اکبر هاشمی رفسنجانی) est réélu en 1993 avec une majorité plus faible ; certains observateurs occidentaux attribuèrent ce score réduit au désenchantement dû à une économie mal en point.
Mohammad Khatami (persan : سید محمد خاتمی), religieux modéré, succède à Rafsandjani en 1997. Celui-ci doit mener le pays entre les exigences d'un gouvernement cherchant les réformes et une libéralisation modérée, et un clergé très conservateur. Cette faille atteint son paroxysme en juillet 1999, où des protestations massives contre le gouvernement ont lieu dans les rues de Téhéran. Khatami est réélu en juin 2001 et, après cela, les éléments conservateurs du gouvernement iranien œuvrent pour déstabiliser le mouvement réformateur, bannissant les journaux libéraux et disqualifiant les candidats aux élections parlementaires. Cette main mise sur la dissidence, combinée avec l'échec de Khatami à réformer le gouvernement, cause une apathie grandissante parmi la jeunesse.
Le maire ultra-conservateur de Téhéran, Mahmoud Ahmadinejad (persan : محمود احمدی نژاد) est élu président en 2005 dans une élection qui vit la disqualification de plus de 1000 candidats par le Conseil des Gardiens (les 89 femmes qui avaient fait acte de candidature ont été exclues en raison de leur sexe, au titre de la gozinesh / sélection). On observe alors un durcissement du discours antisioniste par le président, ainsi qu'une pression à l'initiative des Américains pour stopper le programme nucléaire iranien. D'après les États-Unis, et malgré la volonté affichée du gouvernement de ne pas l'utiliser dans un programme militaire, il pourrait être utilisé pour produire une arme nucléaire.
Malgré plus de deux mille inspections depuis 2003, l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique (AIEA) n’a jamais pu fournir la moindre preuve de la poursuite par la République islamique d'un programme nucléaire militaire, le seul qui soit interdit par le TNP (Traité de Non-Prolifération nucléaire).
Séjour : octobre 2006, 3 semaines.
Départ de Bruxelles, escale à Istanbul, arrivée à Téhéran, vol sec.
Plus de 3000 km parcourus.