Mont Athos / Oros Athos / Άγιο Όρος - Chalkidiki / Chalcidique / Χαλκιδική

La Sainte Montagne / Montagne Sacrée / Montagne de la Vierge / Agio Oros, couverte de bois (chênes, châtaigners, résineux), se termine par le Mont Athos, culminant à 2 033 mètres, dont les versants abrupts plongent dans une mer souvent agitée.

Voué à la vie contemplative dès le 9ème siècle, le mont est le conservatoire du monachisme orthodoxe dans sa plus pure tradition. Lieu intemporel, riche d'un patrimoine séculaire, l'accès en est règlementé : la possession d'un laissez-passer (le Diamonitirion) délivré par les autorités athonites, est nécessaire pour pouvoir embarquer dans les bateaux à destination du Mont Athos. Aucune femme ne peut y pénétrer (règle de l'abaton), aucun "visage lisse", ni la moindre vache, brebis ou tout autre animal femelle, exception faite des poules pour leurs œufs. Cette république refuse de livrer ses trésors au tourisme, allant jusqu'à durcir ses conditions d'entrée qui excluent de facto les 9 10ème des visiteurs étrangers (bonne chance).

Histoire

La première communauté - Lavra - de moines remonte à 963, lorsque saint Athanase de Trézibonde, encouragé par l'empereur Nicéphore Phocas, fonda le monastère de la Grande Lavra. Les couvents se multiplièrent du 13ème au 16ème siècle, et lorsque le voyageur Pierre Belon les visita au 16ème siècle, on y comptait 30 000 religieux pour une trentaines de monastères. Il y avait 9 000 moines avant la Première Guerre mondiale.

De nos jours, 1 400 moines occupent une vingtaine de monastères : la majorité est grecque, mais quelques monastères rassemblent surtout des Russes (Agios Panteleimonos), des Bulgares (Zogafrou) ou des Serbes (Chiliandariou). Ces moines, dont beaucoup sont âgés, portent la barbe. Ils se répartissent en monastères idiorythmiques, dont la règle est assez souple ; en communautés (cénobitiques), dans lesquelles faire maigre est obligatoire toute l'année ; en petits groupes de moines vivant en prieurés (skites). Il y a aussi des anachorètes ayant élus domicile dans des cabanes ou des grottes d'accès difficile, et quelques gyrovaques, moines mendiants ou itinérants.

Dès le 10ème siècle, le mont Athos forme une sorte de république monastique orthodoxe dont la capitale est Karyes ; l'État grec est représenté par un gouverneur. Un Higoumène dirige chaque monastère qui comprend novices, moines et frères convers, chargés des travaux domestiques ; un archontaris (moine hôtelier) acceuille les visiteurs. Les offices sont annoncés par la simandre, pièce de bois que l'on frappe d'un maillet.

Le Mont Athos est inscrit sur la Liste du patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1988.