Haupteingang, Osttor / Entrée principale, porte est, Olympiastadion / Stade olympique - Berlin
Allemagne / Deutschland
- Hambourg, Brême et Basse-Saxe / Hamburg, Bremen und Niedersachsen
- Hesse / Hessen
- Mecklembourg-Poméranie-Occidentale (antérieure) / Mecklenburg-Vorpommern
- Brandebourg / Brandenburg
Le Stade Olympique de Berlin est l'un des rares édifices construits par les nazis à avoir survécu aux destructions de la guerre.
Architecture : construction & réaménagement
Le premier stade construit sur le site fut une première enceinte de 32 000 places inaugurée en juillet 1913. Il devait être dédié aux Jeux olympiques d'été de 1916, jeux annulés en raison de la Première Guerre mondiale ; le stade fut alors rebaptisé stade allemand / Deutsches Stadion.
Berlin ayant été désignée pour accueillir les jeux olympiques d'été de 1936, on fait appelle à l'architecte Werner March qui doit établir les plans du nouveau stade, l'Olympiastadion Berlin / Berliner Olympiastadion / Stade olympique de Berlin. Le programme de construction olympique représentait le premier grand projet architectural du Troisième Reich. L'architecte a habilement tiré parti de la configuration du terrain pour enterrer le stade qui paraît de faible hauteur à l'extérieur (17 mètres). S'y ajoutent en fait 12 mètres au-dessous du niveau du sol.
Dessinant un ovale de 300 mètres sur 230, le stade pouvait accueillir lors des Jeux de 1936 jusqu'à 120 000 spectateurs. De conception harmonieuse, il est jugé "trop petit" pour le Führer qui aurait préféré de la pierre, matériau plus noble.
Ainsi fut réalisé un ensemble monumental en trois parties, appelé Reichssportfeld / terrain de sport du Reich, composé du Stade, de la Place Olympique et du champ de mai / Maifeld sur lequel on pouvait mettre en scène des défilés de masse, telles les cérémonies de mai des Jeunesses hitlériennes. 500 000 personnes pouvaient venir y écouter les discours du Führer. Vaste étendue gazonnée (enneigée ?), le champ de Mai est dominé par une tour du Carillon / Glockenturm de 76 mètres de haut, dont la cloche de 4,5 tonnes porte l'inscription : J'en appelle à la jeunesse du monde.
Réaménagement
Dans le cadre du réaménagement prévu pour la Coupe du monde de football de 2006 qui a eu lieu en Allemagne, le stade, rénové et modernisé, est complètement repensé et ne dispose maintenant plus, en raison de consignes de sécurité plus strictes, que de 74 244 places assises (ce qui en fait toutefois le plus grand stade d'Allemagne). Afin d´améliorer la vue sur le terrain de jeu, la géométrie des tribunes du cercle inférieur a été modifiée et le niveau du terrain de jeu abaissé de 2,65 mètres. Le nouveau toit est couvert d'une membrane enrobée de fibre de verre. La structure d'acier a une masse de 3 500 tonnes, la totalité du toit étant supportée par 20 poteaux d'acier / Dachstützen et 132 piliers externes / Außenstützen. Le stade étant classé, son aspect extérieur n´a toutefois subi que des interventions circonspectes.
Olympische Sommerspiele 1936 / Jeux olympiques d'été de 1936, support de propagande du régime nazi
En 1931, le Comité international olympique (CIO) attribua à Berlin l’organisation des Jeux d’été de l’année 1936. Ce choix marquait le retour de l’Allemagne sur la scène internationale après la période d'isolation qu’elle avait subie après la Première Guerre mondiale.
Deux ans plus tard, Adolf Hitler devenait chancelier. L’imagerie sportive allemande des années 30 servit à promouvoir le mythe de la supériorité raciale aryenne et de ses prouesses physiques. Les sportifs juifs auxquels les clubs sportifs allemands étaient interdits se retrouvèrent dans des associations juives distinctes et dans des clubs sportifs séparés. Les Tsiganes aussi furent exclus du monde sportif allemand.
Les Nazis soignèrent particulièrement la préparation des Jeux d’été, qui devaient se dérouler du 1er au 16 août. Un immense complexe sportif fut construit, et des drapeaux olympiques à l’emblème de la svastika ornaient les monuments et les bâtiments de Berlin, ville en fête et noire de monde. Toute trace d’antisémitisme est gommée : les avis interdisant les Juifs dans les hôtels et les restaurants sont retirés, les affiches antisémites disparaissent. Les autorités nazies ordonnèrent également que les visiteurs étrangers ne soient pas passibles des poursuites pénales prévues par les lois anti-homosexuelles.
Un grand nombre de salles de presse accueillent les journalistes du monde entier. Les compétitions sont diffusées en direct par la radio. 2500 émissions sont produites en 28 langues par des reporters allemands et étrangers. Les premiers essais de retransmission télévisée sont réalisés de Berlin vers les principales villes allemandes. Du point de vue technique, l’Allemagne nazie veut apparaître comme la nation la plus moderne du monde.
Des mouvements prônant le boycott des Jeux olympiques de Berlin apparurent aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne, en France, en Suède, en Tchécoslovaquie et aux Pays-Bas. Certains partisans du boycott soutenaient des "contre-Jeux", dont les principaux étaient les Olympiades du Peuple / Olympiades populaires / Olimpíada Popular / Olimpiada Popular / Volksolympiade, prévues pour l’été 1936 à Barcelone. Conçues comme Jeux olympiques anti-fascistes, elles furent interrompues par le soulèvement militaire du général Franco, initié par son pronunciamento du 18 juillet 1936.
Finalement, quarante-neuf équipes sportives provenant du monde entier participèrent aux Jeux olympiques de Berlin, plus qu’à aucune autre édition précédente. L’Allemagne présenta l’équipe la plus nombreuse, avec 348 membres. Venait ensuite l’équipe des Etats-Unis, avec 312 membres, dont 18 noirs.
Jesse Owens ou la supériorité de la race blanche mise à mal
Bien que l’Allemagne sorte victorieuse des XIème Jeux olympiques, les résultats sportifs ne sont pas à la hauteur des espérances d’Hitler. Le noir américain Jesse Owens (voir le tableau d'honneur des jeux olympiques d'été de 1936) remporte en effet quatre médailles d’or dans les disciplines reines de l’athlétisme : 100 m, 200 m, saut en longueur et 4 x 100 m, et réduit ainsi à rien les prétentions raciales du dictateur.
Réception (source : United States Holocaust Memorial Museum)
Utilisation actuelle
Outre les Jeux olympiques et les Coupes du monde de football, ce stade est utilisé par le club de football du Hertha Berlin, reçoit des compétitions d'athlétisme et accueille chaque année la finale de la DFB-Pokal / Coupe d'Allemagne de football. Les championnats du monde d'athlétisme s'y sont tenus en août 2009.